vendredi 17 février 2012

Université polytechnique de Bobo-Dioulasso : Les étudiants dorment devant le CENOU pour protester contre leur délocalisation.

Depuis le lundi 13 février 2012, les étudiants de la cité universitaire de Nasso 2(quinzaine de kilomètres de Bobo ) dorment sous le hangar devant la représentation du CENOU à l’UPB, pour protester contre le projet de leur délocalisation dans les cités de Bobo-Dioulasso. La Ligue des consommateurs du Houet (LCB) s’est rendue sur les lieux le mercredi 15 février 2012 pour constater la réalité. 
La cité universitaire Nasso 2 est située à 900 m de l’UPB; fonctionnelle depuis la rentrée académique 2010/2011 en remplacement de la cité Colsama 2 de Bobo-Dioulasso, elle est alimentée par l’énergie solaire. Mais depuis le lundi 13 février 2012 a dit le délégué général, ses locataires, avec leurs matelas ont élu domicile sous le hangar de la représentation du CENOU à l’UPB où ils dorment désormais dans le froid de Nasso, et se débrouillent comme ils peuvent.
A l’entendre, Nasso 2 n’a jamais été éclairée plus de 6 h par jour et il y manque de l’eau potable, de restaurant universitaire, d’infirmerie et de salle d’étude. Les étudiants disent avoir eu plusieurs rencontres avec le CENOU pour trouver des solutions à leurs problèmes. Le vendredi 10 février, a expliqué Dénis Dembélé, le CENOU l’a appelé pour lui signifier la nécessité de fermer la cité et de les répartir dans les cités universitaires de Bobo-Dioulasso. Après concertation, ils ont refusé de quitter les lieux en pleine année universitaire. « Nous n’avons pas prévu de payer des cartes de transport CENOU et nous avons alors proposé au CENOU d’alimenter la cité avec le réseau de la SONABEL pour ne pas créer un déséquilibre dans notre scolarisation », a expliqué le délégué de la cité.
Pour le directeur régional du CENOU, Gilbert Sanou, la cité a été louée avec un partenaire privé pour résoudre les problèmes de logements et du même coup, celui du transport des étudiants. A cause de son emplacement en zone rurale, a-t-il reconnu, le propriétaire n’a pas pu faire de branchement avec la SONABEL et s’est donc contenté d’une installation électro-solaire. La croissance de la consommation due à l’utilisation de chauffe-eau électrique et des ordinateurs épuise rapidement la réserve énergétique. « Ils sont obligés d’utiliser abusivement le groupe électrogène que nous avons acheté pour la relève. Ce dernier tombe fréquemment en panne », a-t-il soutenu. Gilbert Sanou estime qu’au regard de ces problèmes et du manque de collaboration et de compréhension des étudiants, ils se sont donc résolus à les répartir dans les autres cités à Bobo-Dioulasso.
Le partenaire aurait refusé la proposition de la connexion à la SONABEL qu’il trouve élevée et attend qu’on puisse apporter l’électricité avec le nouveau plan de la SONABEL. Le directeur régional du CENOU qui se dit soucieux de leur situation actuelle avec des risques de maladies en cette période de froid, précise que le CENOU leur a fait des propositions de listes d’affectation. « La balle est dans leur camp et nous attendons qu’ils acceptent cette liste », a-t-il conclu. Les étudiants quant à eux, n’entendent pas les choses de cette oreille et restent campés sur leur position. « Nous nous sentons mieux devant le CENOU que dans la cité. Nous allons rester là jusqu’à l’amélioration de nos conditions de vie ? », a conclu le délégué général de la cité. Pour l’heure, ils sont là à étudier et à se distraire, les cours étant suspendus de façon générale sur le campus de Nasso depuis le mercredi 8 février dernier, en attendant la satisfaction de la plate-forme minimale d’actions de l’ANEB/Bobo.


Source SIDWAYA.

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