dimanche 1 janvier 2012

Le handicap, pas facile quand on est étudiant!(Partie 1)

 
 Thimothée Ouedraogo se sert de deux bequilles pour se deplacer

Guantanamo, ce n'est pas la prison américaine au Cuba. Il s'agit là d'un des noms attribués à l'Université de Ouagadougou par certains étudiants. Cela au regard des conditions difficiles d'études. Pire sont les conditions des étudiants en situation d'handicape. Nous leur avons rendu visite le jeudi 1er décembre dernier. Témoignages.
Sortie Est de l'Université d'Ouagadougou. Route du lycée technique de Ouagadougou (LTO), premier 6 mètres à droite se trouve une villa située à quelques mètres du marché de Zogona. Troisième porte après le salon campus coiffure, cette maison est la demeure d'un groupe d'étudiants spécifiques : des étudiants handicapés.
Communément appelée villa Zogona, ce toit est le fruit de la lutte menée par l'association des élèves et étudiants handicapés du Burkina (AEEHB) en 2007. "C'est suite aux évènements du 17 juin 2008 sur le campus. Les étudiants ont été chassés des cités universitaires. Au regard de notre situation d'handicape, notre association a plaidé auprès des autorités pour qu'elles nous trouvent un site à côté de l'Université. Ainsi nous avons bénéficié de deux villas dont celle de Zogona et une à la zone du bois", précise Amidou Ouédraogo, étudiant en 3e année de chimie /unité de formation et de la recherche en science exacte appliquée (UFR/SEA). Lui-même ayant perdu l'usage d'une jambe et résident dans la villa Zogona. A l'intérieur de cette cour, on pouvait distinguer pèle mêle des lits, des vélos tri-cycles abimés et entassés dans un coin, des foyers pour préparer. Un constat confirmé par de la farine étalée sous le soleil. "Il arrive des fois où les filles ne partent pas au RU (restaurant universitaire) pour manger. Quand c'est le cas, elles préparent. Et c'est dans un esprit de fraternité et de convivialité qu'elles nous servent tous ", explique Jean Baptiste Zongo, étudiant en 2e année de géographie à l'Université de Ouagadougou. Lui également a perdu l'usage de la jambe droite. Et de poursuivre ses propos, sourire au coin des lèvres : "en tout cas, ici, nous vivons comme une même famille ".

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