Environ 51% des jeunes de 15 à 29 ans sont sans emploi au Burkina Faso. 45% des demandeurs d’emploi ont un niveau secondaire et 20% un niveau supérieur. Ces chiffres de l’observatoire national pour l’emploi et la formation professionnelle (ONEF) donnent l’impression que les écoles ‘’créent’’ des sans-emplois à la charge de la société. Diplômés d’un système éducatif fondé sur le ‘’boilo’’ (l’apprentissage par le par-cœur), beaucoup de jeunes ont du mal à intégrer la vie professionnelle. Le chômage devient de facto, un passage obligatoire. Si l’auto-emploi peut être la panacée, il reste que son financement est un problème. D’où l’engouement pour la fonction publique.
« Cela fait deux (2) ans que je suis à la maison à ne rien faire ». Cette confession de Madame Ouédraogo rencontrée le 18 juillet à l’ANPE (agence nationale pour l’emploi) illustre bien la problématique de l’emploi et du chômage au Burkina Faso. Cette mère de trois enfants, est venue à l’agence pour s’imprégner des nouvelles sur l’emploi. « Je suis venue lire le tableau pour voir s’il y a une offre d’emploi qui m’intéresse pour ainsi postuler » Avez-vous trouvé une offre qui répond à votre profil ? « Malheureusement, il n’y a pas d’offre qui m’intéresse. Puisque mon âge est dépassé. (Ndlr : l’offre répondant à son profil limitait l’âge à 25 ans) » Une deuxième malchance pour cette diplômée, le BEP en poche. Ironisant sur son propre sort, elle lance : « le lundi dernier (le 9 juillet 2012), j’ai tiré un non » Il s’agit d’un principe de tir au sort, où les candidats tirent entre un oui et un non. Et ce sont ceux qui tirent le oui qui compétissent pour le poste demandé. Arouna Ouédraogo, environ 30 ans, a pris part à ce concours.
Il s’agit d’une offre de la Sonabel qui voulait 25 candidats pour 5 postes. Selon M. Ouédraogo, il y avait environ 950 postulants. Certains n’avaient pas leurs diplômes conformes (minimum le BAC ou le BEP étaient exigés). De ce fait, environ 650 candidats ont tiré entre le oui et le non. « J’ai été là-bas (à l’ANPE) de 7h à 14 h et j’ai tiré non » a dit ce titulaire d’une maîtrise en économie. Il semble ne pas être surpris de son résultat. « En fait, j’avais beaucoup de chance de tirer un non, parce qu’il n’y avait que seulement 25 oui à tirer pour 650 candidats » Pour ces chercheurs d’emploi, « il faut un lendemain meilleur » pour citer madame Ouédraogo. Chaque jour, ils font la navette entre la maison et l’agence pour l’emploi. Pacôme Zongo est un jeune homme de 26 ans. Il est venu pour prendre « la carte de demandeur d’emploi » de l’ANPE pour pouvoir postuler à des offres de son profil. Niveau terminale, il n’a que son BEPC en poche. Sa motivation, « c’est le manque d’emploi » dit-il. Pendant ce temps, Awa Traoré nourrit un petit espoir. Etudiante en 1re année de Sciences Economiques et de Gestion (SEG) à l’Université de Ouagadougou, elle a été retenue parmi 15 autres pour un (1) poste à pourvoir au sein d’une société privée de la place. « Nous étions 65 postulants. On voulait 15 pour un poste de comptable niveau BEP. J’ai été retenue » Mais elle se réserve de jubiler compte tenu du nombre de retenus et le poste à pourvoir. « 15 candidats pour un poste, ce n’est pas encourageant »
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