dimanche 8 juillet 2012

Bientôt les périples de dossiers de bourses ; un coup d'oeil sur LA GESTION DES BOURSES AU BURKINA...





Il se dit que pour avoir une bourse à l’étranger, il faut avoir "les bras longs". Il se dit aussi que pour un étudiant, le talent et la compétence ne suffisent plus ; il faut avoir le talent de la chance, selon le mot de Hector Berlioz. En fait, dans l’imaginaire populaire, il y a certes des conditions précises (notes, âge, etc.) pour décrocher une bourse au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en France ou au Canada mais, ceux qui sont chargés de les attribuer n’en ont cure. Voilà ce que de nombreux Burkinabè pensent de l’attribution des bourses extérieures.
On a l’impression que c’est un circuit fermé d’où l’information ne filtre pas beaucoup. A l’heure où les nouvelles technologies dominent le monde, faut-il continuer à les afficher sur des tableaux seulement ? C’est le premier défi que doit relever la commission chargée de l’attribution des bourses. Il faut en effet que l’information dissipe les soupçons de magouille et de corruption qui collent depuis longtemps à la peau de cette structure. C’est le Burkina d’ailleurs qui gagnerait dans cette opération. En effet, il faut rappeler que ces bourses extérieures sont attribuées pour permettre aux meilleurs bacheliers de poursuivre leurs études. C’est en investissant dans le capital humain que les nations émergentes (pays pauvres très endettés, il y a 30 ans) peuvent aujourd’hui se rapprocher le plus possible des grandes puissances de ce monde, surtout dans le domaine des technologies. Dans cette œuvre, les meilleurs étudiants d’origine modeste ont toujours bénéficié du soutien de l’Etat pour devenir des ingénieurs de renom, des économistes pointus ou des chercheurs très qualifiés. Le Burkina Faso a donc tout intérêt à suivre ces bons exemples et à encourager l’excellence. C’est pourquoi, l’attribution des bourses doit être la plus transparente possible pour permettre à des étudiants issus de familles modestes d’aller poursuivre leurs études. Il y a lieu d’entreprendre des réformes dans ce sens pour éviter qu’une poignée de personnes décident de l’avenir de la jeunesse du Burkina. Dans le cas contraire, l’inaction confortera la thèse de corruption, de trafic et de délit d’initié. Dans certains domaines jadis soupçonnés d’être dominés par les "affaires", comme les concours d’entrée à la Fonction publique, des efforts visibles sont faits pour ériger la transparence en une règle cardinale de sélection des candidats. Les autorités de l’enseignement secondaire et supérieur doivent relever ce défi pour que toutes les bourses offertes par les pays amis du Burkina soient attribuées selon les règles de l’art. D’ailleurs, certains donateurs de bourses avaient décidé à un certain moment de les attribuer eux-mêmes ; preuve que la transparence n’était pas la chose la mieux partagée au niveau des universités et des structures nationales en charge de la question. Il faut donc que le soupçon d’opacité disparaisse et que la communication autour des bourses à l’étranger soit renforcée. Ce serait le gage du souci de bonne gouvernance et de promotion de l’excellence.

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