Deux enseignants de l’Université de Ouagadougou non contents de s’être expliqués dans une démonstration musculaire, se sont convoqués devant le juge. Le Pr A. Y. comparaissait devant le juge pour répondre des coups et blessures volontairement portés sur la personne du Pr G.Z. Le premier est enseignant chercheur à l’UFR/Sciences exactes et appliquées de l’Université de Ouagadougou et le second est le Directeur de l’UFR/Sciences de la vie et de la terre de la même université.
C’est l’occupation d’une salle de cours qui a opposé les deux enseignants. Selon ce que nous avons entendu à la barre le 8 mai, la salle de cours qui fait l’objet du contentieux est située dans le périmètre de l’UFR/SVT, plus précisément dans le bâtiment ayant appartenu à l’ex- Institut de Développement Rural (IDR). Selon le Pr Z, la salle serait restée inoccupée depuis 2008 alors que le Pr Y affirme que l’occupation de la salle relèverait depuis 1995 de l’UFR/SEA, plus exactement de l’Institut de Génie de l’Environnement et du Développement Durable (IEDD) dont il est le directeur pédagogique. Depuis trois ans le Pr Urbain Wenmenga de l’UFR/SVT a entrepris des démarches auprès des autorités universitaires pour bénéficier de la salle pour ses étudiants mais ses démarches étaient restées jusque-là vaines. Pour la rentrée 2011-2012, le Pr Y. a entrepris dans le mois de novembre 2011, des travaux de réfection dans les salles relevant de son institut y compris la salle de l’ex-IDR. C’est le 17 novembre lorsque des ouvriers commis par le Pr Y ont voulu installer des climatiseurs dans la salle qu’ils se sont rendu compte que « la serrure avait été changée, le cadenas sauté, et qu’une grille métallique avait été installée » raconte le Pr Y dans un rapport adressé au président de l’Université. C’est plus tard le soir que lui-même s’est déplacé pour constater ces aménagements et il s’est « passablement emporté et a tiré sur la grille pour l’’ôter » raconte-t-il. En ce moment il a été rejoint sur les lieux par le Pr W avec qui ils ont « échangé des mots plutôt véhéments ». Le lendemain 18 novembre, il se serait rendu au bureau du Pr W. afin qu’ils « dialoguent et dégagent des pistes de solutions » après lui avoir « présenté des excuses pour la virulence de certains de ses propos la veille ». Le conflit était jusque-là plutôt dans les paroles et on était loin de penser qu’ils en viendraient aux mains. C’est dans cette contradiction qu’il s’en est suivi une dispute et une bousculade. Selon le Pr Y c’est son homologue qui a agressé le premier.
La faiblesse de l’institution universitaire
L’affaire est connue de toute l’université. Le Président de l’université, le Pr Gustave Kabré a été saisi et le ministre Moussa Ouattara qui vient d’effectuer une visite à l’Université le 23 mai est également informé. Le ministre aurait instruit le président de l’Université de trouver une solution à l’interne pour concilier les deux enseignants. Jusqu’à la date d’aujourd’hui, aucun cadre n’a pu réunir les deux protagonistes pour parler du contentieux. L’affaire est finalement tombée dans la place publique. Le 8 mai lors de la comparution des professeurs devant les juges au Tribunal de grande instance de Ouagadougou, il y avait une forte présence d’étudiants surtout ceux des deux UFR. Ils sont venus assister leurs professeurs. Dans leur regard on lisait surtout de la compassion et une contrariété. Selon un des juges, cette affaire est bizarre. De leur temps dit-il, les problèmes de salles de classe se posaient déjà aux UFR et aux étudiants. Il arrivait qu’un groupe d’étudiants se présentent devant un amphi pour faire un devoir et qu’ils trouvent d’autres étudiants en Après le jugement, l’affaire est mise en délibéré pour le 5 juin prochain. n
Boukari Ouoba (Journal Evenement )
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